Je continue parallèlement à mes travaux plastiques ou théoriques, une pratique de la photographie de paysage. J'explore ce dernier dans ses nombreux aspects, que l'horizon ouvre des univers, ou que des lieux entre-deux, délaissés puissent être propices à la projection de l'imaginaire, ma photographie tente de confronter ces lieux vides et solitaires avec l'émergence d'une altérité, d'un véritable « ailleurs », au-delà du cadre.
Série des horizons alternes
Mes premières recherches photographique concernaient le paysage et son rapport à l'horizon comme lieu de la projection de l'imaginaire vers un ailleurs, vers des dimensions que l'image cache. Il me semblait, de plus, que cette série me permettait de révéler le rapport imaginaire que nous avons au paysage lorsque nous le traversons lorsque nous franchissons cet horizon pour en retrouver un autre.
Limites du visible
Je recherchais aussi, dans la photographie, la possibilité d'un horizon de la machine optique. Dans ces conditions d'éclairages très difficile, il me semblait que l'image révèlait son propre artifice visuel, tout en faisant apparaître des couleurs que notre œil ne voit pas. Je souhaitais révéler des dimensions contenues dans l'image à travers cette matière, ce grain numérique généré par un appareil photographique d'une série particulière (les capteurs super CCD de Fujifilm). Cette destruction de l'image elle-même est également un hommage à la théorie de Susan Sonntag de la photographie comme Memento Mori.
Entre-deux mondes
Dans cette autre série, je questionne l'espace entre-deux qui existe lorsqu’on quitte la ville et que l’on entre dans les zones rurales. Ce travail est une recherche des frontières particulières à la ville de Mulhouse, une exploration des no man’s lands qui marquent la fin des zones urbaines. Il me semblait également intéressant de voir comment ces lieux créent un rapport imaginaire à la ville et à la campagne qui met en jeu ces oppositions traditionnelles. L'esprit se projette la nature dans des lieux devenus sauvages par abandon de l'homme, mais qui en gardent les traces, ou bien les espaces de nature ne sont que des fantasmogories proprettes de forêts et d'espaces sauvages.
Brumes argentiques
Ici, une série de
photographies faites à l’appareil moyen-format argentique
(appareil 6x6). L’utilisation de cet appareil a été pour
moi l’occasion de tester certaines conséquences qu’avait
la reproductibilité mécanique sur ma pratique et sa
dimension théorique. Cette série semble résumer de
nombreux points de questionnements. Le format carré de
l’image (qui n'est ni en mode portrait, ni en
paysage) joue avec les normes de découpage de
l'image. Ces photos proviennent également de zones
entre-deux, aux frontières des villes ou dans des zones
commerciales. Ce sont des lieux vides dans lesquels
l'imaginaire cherche à se projeter.
Comme pour conclure la première partie
plus paisible de cette série, une image est reprise en
surimpression, rappelant les chronophotographies de
Muybridge, ou bien les questions de points de vue et de
mécanisation du corps développé par Le nu descendant
l’escalier de Duchamp. Dans cette photographie, l’espace
vide, entre-deux, de ces zones commerciales s’anime d’un
coup et donne vie à un paysage qui semblait vide, presque
mortifère sur les clichés précédents. L'horizon
perspectiviste des premières photos est détruit pour nous
plonger dans une dynamique futuriste de l'image.
Finalement, une prise de vue
urbaine et un intérieur d’église se chevauchent. Cette
image est la superposition crue d'un extérieur et d'un
intérieur, un peu comme si une chambre claire et une
chambre noire entraient en collision. Le rapport entre
l'espace sacré et l'espace profane est également présent.
Cette image tente de mettre en jeu le rapport
questionnant, quasiment métaphysique qu’entretient la
photographie avec le réel qu’elle découpe. La trace d’un
extérieur se grave sur un support physique dans une boîte
presque fermée. La photographie est le tiers-inclus
résultant de ce désir du photographe de révéler, de
toucher à une extériorité à jamais inaccessible. Et pour
cause, l'extérieur et l'intérieur ne correspondent jamais
vraiment dans cette image. Bien que les élancements des
vitraux et ceux des grues se répondent, quelque chose
reste en suspens, un peu comme la double surimpression des
vitraux nous donnent une perspective brisée. L'intérieur
et l'extérieur semblent inconciliables, comme plaqués l'un
sur l'autre.
Quelques commandes
Je suis également photographe pour un sport qui me tient particulièrement à coeur : Le Roller Derby. J'ai pris des photos durant toute l'année 2018 - 2019 pour le club d'Angoulême, mais aussi pour ceux de Poitiers, de Limoges et de Mérignac. En voici un florilège :
Série de photographies réalisées lors de mes visites et mes tournages avec l'artiste et théoricien Michel Giroud. Deux de ces photographies ont été sélectionnées dans son livre : Le Musée des Muses Amusées (MMAM) Imperium Asinum Magnificum (IAM) selon la Poésie Totalement Totale (PTT) (+ CD / DVD) , paru aux Presses du réel, dans la collection L'écart absolu en 2014.
Les photographies que j'ai prises lors d'un voyage
d'échange entre l'atelier Sonic de la Haute École
des Arts du Rhin et le CEGEP d'Alma en février 2011.
Une de ces photo a été publié dans le numéro de la
revue consacrée à l'atelier Sonic en 2011.
Photos réalisées durant le workshop croisé entre les ateliers de création sonore de Mulhouse (Sonic) et de Strasbourg (Phonon). Décembre 2010, dans les Vosges.
Photos pour la fête de la musique des arts sonores qui s'était déroulée devant le Centre Rhénan d'Art Contemporain à Altkirch, invitation de l'atelier Sonic, de la Haute École des Arts du Rhin à Mulhouse.
Quelques photos prises pour le CRAC Alsace, durant l'exposition "Pour une république des rêves" du 15.06.2011 au 30.10.2011 et du jour de son vernissage.