George Brecht, figure du chercheur transdisciplinaire.
Thèse en Arts, dirigée par Olivier Lussac à l'université de Lorraine, Metz, dans le Laboratoire Lorrain de Sciences Sociales (2L2S), obtenue le 24 novembre 2017.
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Je me posais la question, dans ce travail, de savoir si George
Brecht, ayant été artiste, chimiste et traducteur de textes
bouddhistes, pouvait générer une nouvelle forme d'art hybride, qui ne
soit pas limité aux seules problématiques esthétiques.
J'ai commencé par retracer une lignée d'artistes qui inaugurent cette
sortie de la discipline pure par le biais de la synthèse des arts. Je
prenais pour exemple Richard Wagner, Hugo Ball et Antonin Artaud,
ayant tous voulu mélanger différents arts pour créer une forme
pré-performative qui puisse frapper le spectateur dans son
inconscient. Ensuite, Fluxus et les artistes gravitant autour ont
permis de voir une pratique artistique qui se situait entre les
médiums séparés, mais aussi entre l'art et le quotidien.
Finalement, j’ai souhaité faire apparaître George Brecht comme une
préfiguration des questionnements développé dans les années 90 par les
penseurs transdisciplinaires. Eux décrivaient les arts numériques
comme type-même de l'art transdisciplinaire. Cependant, ils
apparaîssent, dans notre analyse, généralement trop cantonnés à des
niveaux de représentations perspectivistes pour être réellement en
correspondance avec la vision de l'univers de la science
contemporaine. Je décrivais plutôt comme type de l'artiste
transdisciplinaire des personnages comme Brecht qui avaient eu
véritablement plusieurs casquettes et plusieurs vies en une. Il était
donc difficile de l'appliquer aux artistes vivants.
J’ai souhaité m’appuyer sur cela pour essayer de
décrire une pratique artistique contemporaine qui génère des travaux
relevant de n'importe quel médium artistique ou non-artistique, qui
met au centre de ses critères d'appréciation l’expérience perceptuelle
qu'elle fait vivre au spectateur et ainsi tend à inclure ce dernier
dans le processus de création ou, tout au moins, d'achèvement de
l’œuvre. Je lui ai donné le nom d’art transmédia.